Reproduction de la peinture : “Danseuse au Harem” du peintre italien Giuseppe Bonnici (1834-1900). Source : https://unmundodeluz.wordpress.com
On sait peu de choses sur Shooq, sinon qu'elle a atteint le sommet de sa célébrité en 1871 et qu'elle a été la professeure de la danseuse Shafiqa Al-Qibtiyya.
Cet article est dédié à celle que Tahiya Carioca a nommé la "princesse du Raqs Sharki".
Mona El Said
Source : http://thebestofhabibi.com
Mona et Said est née dans le Canal de Suez. Tandis qu'il n'y avait aucun artiste dans sa famille, Mona a rêvait déjà d'être une star dès son plus jeune âge. Cependant, même si elle voulait devenir connue, elle ne pensait pas nécessairement à la danse orientale.
Mona El Said à Dallas
Source : http://www.gildedserpent.com
“La première fois que j'ai ressenti la danse, c'était à sept ans, non sur une scène, mais à l'école", où ils faisaient de la danse folklorique.
“Parfois, je dansais à la maison. Si mes
soeurs célébraient un anniveraire, où s'il y avait des amis avec moi à la maison, je me levais et faisais de la danse orientale”.
”Un soir, après être arrivée au Caire, elle sort danser avec une amie dans une boîte de nuit populaire. Juste après, un serveur arrive et lui demande qui elle est et où elle habite. Mona est appelée à la table d'Anwar Amar, le propriétaire du nightclub, qui lui demande si elle sait danser.
Lorsqu'elle lui dit qu'elle n'est pas une danseuse professionnelle, il lui répond :
‘Tu devrais être professionnelle parce que tu es très jolie et que tu danses très bien.’
Mona El Said
Source : http://thebestofhabibi.com
Leila Murad, une très grande star au Caire à l'époque, qui était assise avec Anwar, dit à Mona : ‘Tu dois danser parce que tu ressembles à une artiste. Ne te maries pas; ne reste pas au foyer. Tu devrais danser, parce que tu devrais être une artiste.’
C'est à partir de là que Mona El Said décide réellement qu'elle souhaite devenir une danseuse. Elle avait à peine 13 ans (notez que Soheir Zaki a aussi commencé à danser professionnellement à 13 ans).
Mona El Said,
qui danse sur " Kariat Al Fingan" de Abdel Halim Hafez. Voir la vidéo plus bas <3
“J'étais très jeune, et mon père, qui ne voulait pas que je danse, a essayé de me tuer. Il voulait me tuer parce qu'il était un Bédouin et que dans cette culture, c'est une très grande honte pour la famille.“
C'est grâce à sa mère, qui vivait avec elle au Caire, qu'elle échappe à la tragédie en fuyant l'Égypte pour s'installer au Liban en 1970.
Mona El Said à Dallas
Source : http://www.gildedserpent.com
Là bas, Mona devient une des danseuses les plus connues et danse dans les night clubs les plus élégants, incluant celui de la superstar Farid el Atrash.
Lorsqu'elle retourne au Caire en 1975, elle se produit en tant que danseuse étoile dans les plus grands hôtels du Caire.
Mona El Said n'a étudié la danse avec personne et pense qu'il est beaucoup plus important de danser avec le feeling plutôt que de compter les pas. D'ailleurs, elle s'était fait renvoyer de ses premiers cours de danse, parce qu'elle n'arrivait pas à suivre le compte des pas!
Source : http://belly-dance.org
Ses chorégraphies sont toujours très musicales, remplies de précision et d'émotion.
Pour elle, notre danse devrait refléter toutes les femmes que nous pouvons être (ce qu'elle appelle "sept femmes en une").
Si elle continue de donner des ateliers à travers le monde, elle n'oublie pas de prendre des pauses pour elle-même!
“Je pense que c'est important pour un artiste de prendre une pause et de laisser venir le changement, car ensuite vous avez plus à donner.” dit-elle. “Nettoyez votre esprit et votre coeur, vos émotions et votre corps, nettoyez tout votre système. Et lorsque vous revenez, vous aurez encore plus à donner.”
Lucy grandit au Caire, non loin de la rue Mohamed Ali, très connue pour ses artistes, musiciens et danseurs.
Lucy avait toujours rêvé de devenir une danseuse, et une diseuse de bonne aventure lui avait prédit qu'elle serait un jour célèbre et qu'elle signerait des autographes.
Source : http://thebestofhabibi.com
“La plupart de mes admirateurs sont des femmes,” commente Lucy, “et je préfère que ce soit ainsi, parce qu'une femme ne cherche rien d'une autre femme. J'accorde peu d'importance au jugement d'un homme parce qu'il ne me regardera jamais dans mon ensemble …La danse du ventre est remplie de féminité, ce qui ne veut pas dire sexuelle. Je ne monte pas sur scène simplement pour montrer mon corps. Je fais quelque chose qui est pour moi réellement un art.”
Lorsqu'on lui demande son avis sur le conflict apparent entre sa danse et la directive religieuse selon laquelle une femme doit cacher son corps et ses cheveur, Lucy répond : “Je dis que Dieu est miséricordieux et qu'Il pardonne . Je pense qu'Il sait que je ne fais de mal à personne…Au contraire, je danse dans des mariages et des nightclubs, ce qui donne de la joie et permet aux gens de passer un bon moment…Notre religion est basée sur ce qu'il y a à l'intérieur, pas à l'exétieur. Vous pouvez avoir une relation avec Dieu et continuer d'avoir du fun!”
Source de l'article : http://thebestofhabibi.com/volume-12-number-1/%E2%80%9Ccairo-unveiled%E2%80%9D/
Vous vous souvenez toutes de vos premiers cours de danse orientale ? Si vous étiez comme moi, vous deviez être bien trop concentrées sur comment suivre la prof pour porter la moindre attention à la musique...
On peut pas tout faire hein, déjà qu'il faut lutter pour garder ses bras en haut des hanches, s'il faut EN PLUS écouter la musique alors là merci quoi ....
Et puis un moment on vous a dit que dans la musique, y avait des "doum" et puis des "tak", et même des "ka". Hein?
Maintenant, bienvenue au level supérieur les copines. Si vous commencez à vous poser la question, il y a au moins une bonne trentaine de rythmes différents en danse orientale. Et il faut croire qu'on est supposées les connaître par leur petit nom pour savoir quoi faire dessus comme mouvements quand ils commencent.
Alors pour ce post, je vous présente l'un des rythmes plus connus et les plus utilisés: le maksoum.
Le maksoum : Le Maqsum est la base de nombreux rythmes arabes et d'une bonne proportion des chansons sur lesquelles on danse. Le fameux percussioniste Hossam Ramzy va même jusqu'à dire que le maksoum est la base de tous les rythmes égyptiens.
Si vous écoutez cette vidéo (jusqu'à en
avoir marre) et que vous faîtes abstraction de tous les trucs super
compliqués que le percussionniste fait pour passer le temps, vous devriez finir par entendre entendre le pattern
distinctif du maksoum :
D-T-__T-D-__T-__ Doum-Tak, Tak, Doum, Tak
Bon, maintenant la question qui nous intéresse en tant que danseuses...comment est-ce qu'on danse sur le maksoum ? J'ai posé cette question à plusieurs de mes profs et il ne semble pas y avoir de réponse précise. On m'a surtout dit "essaye de marquer le rythme à chaque fois que tu en entends un nouveau". Traduction, si le rythme a changé et que tu l'as reconnu, ben montre le au moins pendant les 8 premiers temps.
Et comment on fait ca? La superstar argentine Saida est une bonne inspiration je trouve :
Bon. Si je vous dit : "Naima Akef". Vous allez penser à une légende de la danse orientale. Une femme tellement douée qu'elle a du quitter le cabaret de Badia Masabni où elle dansait, parce qu'elle faisait beaucoup trop de jalouses...on reviendra là dessus une autre fois.
Maintenant, si je vous dis "Imbrahim Akef, le cousin de Naima Akef". "C'est qui lol?" Et pourtant, cet homme est l'une des plus grandes légendes de la danse orientale. Pendant plus de 50 ans, en coulisses, en toute discrétion, il a instauré les codes de la danse que nous aimons tant. Et, à côté de ça, il a formé les plus grandes stars de la DO, dont Samia Gamal, Tahia Carioca, Naima Akef, Fifi Abdou et Dina.
Alors moi je dis : ca mérite bien un article! :-)
Ibrahim Akef (1923-2006)
En 1923 naît un chorégraphe exceptionnel. Originaire de la région du Said, en Égypte, il débute sa carrière d'acrobate dans le cirque tenu par la famille, le célèbre cirque Akef. Adulte, il s'installe au Caire et découvre l'univers artistique des cabarets. Le célèbre salon de Badia Masabni était très à la mode à l'époque. Ibrahim Akef commence par y travailler en comme acrobate et danseur de claquettes. C'est au cours de ces années la qu'il se familiarise avec plusieurs danses étrangeres comme la samba, la rumba, la carioca ...
Dans les années 1950, Ibrahim Akef travaille comme chorégraphe a la fois pour le cabaret et le cinéma. Amoureux de la danse orientale, il consacre toute sa vie à codifier cet art afin de l’enseigner, au même titre que Mahmoud Reda codifiera la danse folklorique bédouine.
Pour lui, la danse était une nécessité vitale, le mouvement est la vie et son sommet est la danse, là où l’être est en harmonie, la danse cultive la paix intérieure.
Année après année, dans son modeste studio-cabaret, Le Palmira, il a formé les plus grands noms de la danse égyptienne. Outre une bonne technique, il exigeait de ses éleves une bonne interprétation artistique. La petite phrase du professeur "tu dois être fatiguée" revenait souvent pour obtenir des danseuses un effort maximal.
Ibrahim Akef et Juliette Uebersfeld, qui lui consacrera
sa piece hommage : "Qui a tué Ibrahim Akef ?"
Ibrahim Akef, en parlant des difficultés de devenir une artiste (traduction libre):
“La danseuse doit aimer cet art. Elle doit croire en la danse orientale (raks al sharqi), parce que c'est l'une des formes de danses les plus difficiles au monde.”
Sources: - Les danses dans le monde arabe ou l'héritage des almées, éditions l'Harmatan, 1996 - http://theatredublog.unblog.fr/2013/06/02/qui-a-tue-ibrahim-akef/ - http://www.vip-blog.com/vip/articles/4491073.html - http://thebestofhabibi.com/blog-2/
D'origine syro-libanaise, la jeune femme tient, de 1926 à 1955, les cabarets les plus marquants de l'histoire de la danse orientale en égypte.
Parmi les danseuses qui débutèrent leur carrière dans son établissement: Samia Gamal, Tahia Carioca et Naima Akef.
Badia Masabni, Samia Gamal and Taheya Carioca.
Elle s'installe en Égypte en 1919 comme commédienne et épouse le réalisateur égyptien Naguib el Rihani. Attirée par la chanson et la danse, elle ouvrira finalement, le 4 Novembre 1926, son premier club huppé, qui accueillera les personalités les plus en vogue du moment: Farid al Atrache et sa soeur, la chanteuse Asmahan, les danseuses Samia Gamal, Tahia Carioca et Naima Akef.
Elle engage le chorégraphe Isaack Dickson pour assurer la formation des danseuses. Celui-ci agrémente les chorégraphies de danses non orientales telles que la samba, la rumba, la carioca (qui donnera le nom de scène de Tahia), et le tango.
Badia était aussi connue pour être une femme d'affaires redoutable et stricte sur le professionalisme de ses employées: elles devaient s'entrainer au minimum 2h par jour pour danser dans ses clubs. En cas de dispute entre deux danseuses, il est raconté qu'elle n'hésitait pas à virer les deux demoiselles!
Pour aller plus loin :
Les danses du monde arabe ou l'héritage des almées, éditions l'Harmatan, 2004
DVD documentaire "The bellydancers of Cairo", Natasha Senkovich